25 novembre 2006

Un fromage à raclette, un boutefas et un jeroboam


Hier soir, j'ai eu l'indicible plaisir de travailler pour le loto des sociétés de la ville où je joue au foot. Ceux d'entre vous qui ont déjà travaillé dans un loto doivent certainement être en train de me plaindre: c'est pénible et rempli de connards.
Pour la pénibilité, je ne dis pas. Mais pour les connards, attention. On aurait facilement tendance à prendre de haut ces gens qui passent leur soir de week-end à jouer au loto. Et bien moi je dis non, halte aux préjugés. Pour être un bon joueur de loto, il faut assurément faire partie de l'élite de notre beau pays:

  • Des qualifications. Jouer au loto n'est pas donné à tous le monde. Déjà, il faut savoir compter jusqu'à 90. Autant dire que si on était dissipé à l'école, on peut dire adieu au jambon.
  • Une terminologie. Le loto est un jeu de puristes, de passionnés, mais avant tout, c'est un jeu d'experts. On ne s'improvise pas joueur de loto du jour au lendemain. Cela nécessite tout un apprentissage, principalement concernant le vocabulaire. Et là où le loto prend toute sa dimension kabbalistique, c'est qu'il faut non seulement connaître cette terminologie sur le bout des doigts, mais aussi savoir l'utiliser en situation. Il faut se l'approprier, la faire sienne. Sinon, comment savoir quand on doit annoncer une "quine" ou une "double quine"? Comment savoir quand réclamer un "coup de sac" ou "rebouille"? Autant de concepts que le joueur aguerri doit maîtriser parfaitement.
  • Un savoir faire. Avoir les qualifications et s'approprier le vocabulaire permet de devenir un joueur de loto. Mais pour être un bon joueur de loto, il faut acquérir un savoir-faire. Un "know-how" diraient les Anglo-saxons. Un "habitus" dirait Bourdieu, mais je ne crois pas qu'il jouait beaucoup au loto. Observez des joueurs de loto et vous comprendrez. Cette petite vieille à l'oeil alerte qui demande "Le 13 jeune homme, et pas le un"; cette femme à la Gauloise bleue sans filtre qui réclame de sa voix cristalline "Un dessus, un dessous"; ou encore cet homme appelant à "Changer le crieur!", infléchissant de manière décisive son destin; et son voisin, hurlant "Oh salope!" à l'annonce du numéro 69, suscitant ainsi l'admiration des siens et particulièrement de son jeune fils de 11 ans.
Sinon, j'ai entendu dire que le loto ne serait qu'une histoire de probabilités et donc de chance, mais j'ai des doutes...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Aaaaah, comme travailler au loto ne me manque absolument pas!!! Effectivement, en lisant ton post j'ai eu de la compassion pour toi.

Julien a dit…

Caro: merci, du coup pour manifester ta compassion, tu peux venir me remplacer au loto du club de mes juniors pour lequel je dois travailler, merci.

Adrien: ce serait de la folie! J'en parle au comité très bientôt!

Anonyme a dit…

Julien? Je crois que tu rêves un peu trop... J'ai déjà pas aimé y travailler chez moi, je vais pas venir chez toi ;-)

Anonyme a dit…

Ma dissipitude scolaire serait alors une explication au fait que je gagne JAMAIS au loto (meme si y'a moins de chiffres)...

Erf

Julien a dit…

Caro: on peut vraiment pas te faire confiance..

Facto: eh oui Facto, il semblerait bel et bien que ce soit ça...désolé de t'apprendre cette triste nouvelle!

Anonyme a dit…

Ben j'te remercie Julien, je note...

Anonyme a dit…

Rassures-toi caro, sans s'en rendre compte notre cher julien a laissé parler ses émotions entre les lignes, la preuve il a mis que deux points de suspension, au lieu de 3, comme il conviendrait (puisqu'on est obligés d'utiliser ici un conditionnel, vu qu'il n'y a que des ressentis, donc suppositions)...

et toi qui semble plus réfléchiE, tu n'as pas oublié les 3 petits points...

En pointillés, c'est Bo La Vie :)