29 octobre 2006

Trafic


Ceux qui me connaissent savent que je suis souvent à la recherche de nourriture. Il y a quelques jours, à la recherche de mon deuxième goûter, je suis tombé sur une boîte de chocolats. Curieusement, je n'y ai pas touché, et suis reparti dans ma quête.
En y repensant, ça m'a amené à une réflexion. Je pense qu'on a tous reçu des boîtes de chocolats. Mais qui en a mangé? Je suppute que moins nombreux sont ceux qui répondront oui. Il me semble en effet que si on est enclin à offrir nombre de ces boîtes, il en va autrement de leur consommation.
Alors me direz-vous, qu'en faisons-nous? Il me semble qu'il s'est créé une sorte de réseau de trafic autour de ces boîte.
Je m'explique: ne vous est-il jamais arrivé d'offrir une boîte que vous aviez reçue quelques jours ou semaines auparavant? Oh, loin de moi l'idée de penser que c'est par malhonnêteté, non, mais peut-être parce qu'on avait oublié d'acheter une boîte. Juste avant de partir on se dit "Mince, faudrait que j'amène quelque chose, j'ai oublié de leur acheter un truc!" Et comme on a déjà donné toutes ses bouteilles de vins dégueulasses, on opte pour la boîte de chocolat qu'on nous a amenée la semaine passée.
Et là je me pose quelques questions: dans combien de mains à déjà transité la boîte que j'ai trouvé l'autre jour dans mon armoire? Combien de fois s'est-on dit "Allez, j'ai qu'à la refourguer, il en saura rien!"? Et surtout, quand arrivera ce grand moment de solitude où je recevrai une boîte où il ne restera plus que ceux au kirsch?

Les réactions probables à cet article:

- "Content de voir que t'as retrouvé des images intéressantes pour illustrer tes articles." Fréd
- "La vie, c'est comme une boîte de chocolats: on ne sait jamais sur quoi on va tomber." Forrest Gump
- "La vie, c'est comme une boîte de chocolats: ça fait chier quand on tombe sur un noir." Christoph Blocher
- "Je comprends mieux pourquoi j'ai reçu une boîte de 1993 l'autre jour." Caro

27 octobre 2006

Enigmatique correspondance


Vous n'êtes peut-être pas coutumiers du fait, mais en ce qui me concerne - en tant qu'ex grand sportif - il m'arrive parfois d'avoir à correspondre avec d'autres sportifs.
Et ça ne rate jamais, mon correspondant finit toujours par "salutations sportives". Ca n'est jamais rien qu'une formule me direz-vous, mais tout de même, ça m'interpelle. Car - et là je troque habilement mon habit de sportif pour celui de sociologue afin de m'étonner de ce qui paraît normal - si on se pose la question, on verra que ça n'est pas si "jamais rien que" que ça
Honnêtement, c'est quoi des salutations sportives? Ca se traduit par quoi concrètement?
Sont-ce des salutations que l'on fait en courant ou en sautant à la perche? Cela resemblerait-il à une sorte de "Haluu copiiiinnn de moi..." du fait du QI peu élevé de mes semblables pourchasseurs de ballons? Ou encore dois-je imaginer mon correspondant me saluant vêtu d'un seyant ensemble "short-marcel" agrémenté d'une paire de baskets?

J'avoue rester perplexe et coi devant un tel mystère épistolaire.

25 octobre 2006

De retour aux affaires


Hier soir, j’ai eu une séance d’information à propos de mon DESS (ce n’est même pas la peine d’y penser, non, je n’en re-expliquerai pas une énième fois la signification) en globalisation, régulation sociale et développement durable. Ce fut une soirée pleine de découvertes, pas nécessairement à propos de ce que j’espérais mais tout de même très intéressantes.
J’ai pu constater que nous étions très peu nombreux. Nous sommes à vrai dire 13 (15 si deux malgaches obtiennent leurs visas à temps), ce qui me laisse à penser qu’il y a eu effectivement une sélection sur la base des dossiers que nous avons dû envoyer. Du moins, je me complais dans cette idée arroganto-élitiste, on sera bien avisé de ne pas détruire mes illusions hellénistes. J’avoue qu’ « hellénistes » n’a que très peu de rapport avec mon propos, mais ça sonne bien et il me fallait un adjectif pour aller avec « illusions ».
Mes camarades justement, parlons-en. Ils m’ont l’air sympathiques. Si l’on en croit la proportion de femmes (quasiment deux pour un homme) et le fait que ce matin dès le 2e cours, 10 personnes sont arrivées en retard, je dirais qu’il s’agit bel et bien d’un programme de sciences socio-politiques. Ce qui me ravit au plus haut point.
Quant à mes profs, ce sont…des profs ! A la séance d’information, on a assisté à une sorte de concours lors de la présentation de leurs programmes respectifs. C’était à celui qui citerait le plus d’accords ou de protocoles internationaux. Avec un bonus s’ils pouvaient mentionner la date. Un peu de masturbation intellectuelle ne pouvant pas faire de mal, je ne leur en tient pas rigueur. D’autant qu’il y avait un excellent niveau d’apéro après la séance…
Bref, je me réjouis de me plonger pleinement dans ces cours afin d’étudier la globalisation, le développement durable ou encore de commencer mon stage dans une organisation internationale.
Je profite de ce billet pour m’excuser de mon absence intempestive, mais je n’ai plus Internet chez moi. Je publie donc sur ce site au gré de la tolérance de ma copine à me recevoir chez elle. Il est évident que loi de Murphy oblige, la panne d’Internet est tombé au moment où j’en ai le plus besoin pour mes études. J’ai malgré tout bon espoir que les choses reprennent leur cours normal et qu’ainsi l’église soit remise au milieu du village…global (à ma décharge, ça n’est pas de moi).

22 octobre 2006

D’où l’on tire des leçons de vie

Mon cours de répét’ s’est achevé. L’heure de tirer un bilan est venue. A défaut d’avoir pu tirer sur un terroriste (je vous l’accorde, c’est pitoyable comme jeu de mot). Les enseignements sont légion (cf. parenthèse précédente).
Attention pour le prochain cours ! Que l’on soit bien d’accord, je ne tombe pas non plus des nues, mais quand même…J’ai dormi toute les trois semaines dans un sac de couchage. Sac que j’ai dû rendre à la fin du cours. Il se trouve que pour signaler si le sac avait été ouvert ou non, il y a un petit truc jaune qui s’enlève si on l’ouvre. Or, je ne sais pas pourquoi, le mien ne s’est pas enlevé. Ce qui fait que malgré mes explications (oui, je sais, ça s’appelle un gros mot à l’armée), le responsable du matériel n’a rien voulu savoir et a remis mon sac dans la pile de ceux qui n’avaient pas été utilisés. Si je ne considère ne serait-ce que la première nuit où j’ai transpiré 2 litres à cause de la chaleur infernale, je crois qu’on peut avoir une pensée émue pour le prochain utilisateur de mon sac…
Les jeux vidéos sont très réalistes. En fait ouais. Si on joue à Splinter Cell ou à Metal Gear Solid, on se dit toujours que quand même, c’est pas possible que les gardes qui passent à deux mètres de votre buisson ne vous voient pas. Et bien à vrai dire si, c’est très possible. Les gardes se font tellement chier, ils deviennent tellement bête à force de faire tout le temps la même chose, qu’au final ils ne voient plus rien de ce qui pourrait se passer. Je peux pas vraiment expliquer pourquoi, mais c’est comme ça.
Un final de grande classe. Pour la remise du drapeau, nos supérieurs ont voulu un cadre « symbolique » et « grandiose ». Au fait, la remise du drapeau est une cérémonie à la con qui consiste à rendre un drapeau que l’on nous avait confié en début de cours. Ubuesque cérémonie donc, qui a eu lieu à Genthod. Vous ne savez pas où c’est ? C’est précisément là où je veux en venir : personne ne sait où se trouve Genthod.. Trou perdu genevois, il y passe un train régional toutes les heures, avec une capacité d’une centaine de places. Pour 430 militaires, c’est pas mal. Une pensé particulière va aux Suisses allemands de Thurgovie qui doivent arriver gentiment chez eux à l’heure qu’il est…
Bref, au final le cours s’est bien passé. D’ailleurs ce sont les gradés qui l’ont dit : « Votre mission a été menée à bien, puisque vous avez dissuadé toute attaque terroriste pendant le cours. » A cela je répondrai par une citation – de moi-même pour une fois – qui est la suivante :

« Dans mon jardin, j’ai installé un dispositif très coûteux pour éloigner
les éléphants bleus à pois jaunes. J’en suis très content car il marche vraiment
très bien ; la preuve, il n’y a aucun éléphant bleu à pois jaunes dans mon
jardin… »

20 octobre 2006

Schiss Ruckrrrsackrrr

Problème d'Internet, je n'ai pas pu publier le week-end passé. Voici le résumé de ma 2e semaine de cours de répét':

Voila deux semaines d'écoulées. Cette deuxième partie a été faite entièrement de garde. Autant dire qu'il n'y a pas grand chose à raconter. Pas grand chose, vraiment ? Il se passe toujours quelque chose à l’armée.
Mille et une façons de tuer le temps à la garde. Ma première (et plus brillante) idée consiste à attendre le retour de l’ambassadeur en portant le masque à gaz et d’observer sa réaction. J’avais aussi pensé à profiter du climat de peur terroriste pour faire une fausse alerte à la bombe à la gare et dans un grand magasin, mais finalement non, c’est vraiment trop stupide de faire ça. Un truc que j’ai fait avec mon pote, c’est tenter d’organiser un combat d’araignées. Puis un combat araignée contre autre insecte. Puis un combat araignée contre biscuits militaires. Petite précision, je vais entrer en 3e cycle à l’université et mon pote est bientôt diplômé en physique à l’EPFL. Ca permet au moins de confirmer une chose : l’armée rend con. Quoiqu’il est vrai que je suis particulièrement bien prédisposé…
Toujours plus loin. En début de semaine, un gars de la section 3 débarque paniqué dans le réfectoire de la centrale d’engagement : « Vous avez pas vu Petermann ? Un grand type avec une barbe, ça fait trois jours qu’il n’est plus avec nous. ». On pourrait s’étonner qu’un gars ait eu envie de se cacher si longtemps. On peut aussi et surtout s’étonner que les types de la section 3 ne s’en soient rendus compte qu’après trois jours. Ah et au fait, Petermann fait dans les 1m70 et est parfaitement glabre…
Expérimenter des néologismes. Un grand classique à l’armée que je n’avais pas encore eu l’occasion de constater. Dans le camion en allant à la garde de 22h-10h, on s’est arrêté au niveau d’une voiture conduite par une jeune femme. Blonde avec un bon niveau de décolleté. Je ne pensais pas pouvoir un jour employer le terme de « viol collectif avec les yeux », mais je dois me faire une raison, c’est bel et bien ce qui s’est passé. Inutile de préciser que j’ai vertement rejeté ce genre de comportement stupide autant qu’avilissant pour la Femme et sa condition.
Dans la peau de…Je réalise enfin ce qu’endurent les personnes boulimiques ou avec tout autre problème de nutrition. Je me fais tellement chier, que j’en suis à manger juste pour m’occuper. Pas parce que j’ai faim, non, juste par habitude. Et je dois avouer que le décalage créé par les horaires de garde n’y aide pas beaucoup. Jeudi, quand je me suis levé à 19h30, il y avait deux menus au réfectoire, un pour nous qui commencions notre journée, et un pour la section 2 qui la finissait. Devant le choix cornélien qui s’offrait à moi, j’ai opté pour la solution de facilité : en entrée, deux tartines de confiture à l’abricot, suivi de saucisson, saucisse de Vienne et papet avec en dessert du bircher muesli.
Plus qu’une semaine, j’espère ne pas être trop gros et con au final. Mais j’ai de sérieux doutes.

07 octobre 2006

Hure Helm

Voila, une semaine est passée. Je ne sais pas si je dois dire qu'il y a beaucoup de choses à raconter ou qu'au contraire, il n'y a rien à dire. Mon coeur balance. Je fais un bref résumé.

  • Le cours de répétition. Bon, c'est de la garde d'ambassade. Je crois que ça résume assez bien ce que c'est. Il ne se passe absolument rien, et n'allez pas croire que l'alerte à la bombe à l'ONU a changé quoi que ce soit. Ah oui, parce que je suis à Genève, je l'ai pas dit. J'ai dû négocier sec, parce que je devais aller à Berne au départ. Je me suis pas trop mal débrouillé sur ce coup-là. Sinon, on fait de la garde de 10 à 22, et le reste du temps on dort. Ou on mange. Je pense que je vais être énorme après ces 3 semaines.
  • L'instruction. On a fait environ 3 heures d'instruction. En 3 jours. Un grand classique à l'armée. On a fait des trucs intéressants en plus. De la self-defense où l'on a appris que si on nous attrapait, et ben on n'a qu'à faire que...ben...il vaut mieux pas se faire attraper. De l'instruction WBG aussi; "Bon, vous en aurez pas, mais on vous fait quand même". Affligeant. L'instruction masque à gaz aurait pu être marrante: on était dans le noir avec le masque et on allait nous envoyer du gaz banane pour tester l'étanchéité. Malheureusement, le champion qui a allumé son briquet pour voir où il mettait les pieds l'a fait juste avant la diffusion du gaz.
  • LE grand moment. Un sergent-major qui a piqué une crise parce que quelqu'un avait vomi dans les cantonnements en rentrant de sortie. Je retranscris mots pour mots, à lire en imaginant un petit gros asthmatique vociférant avec une voix aiguë. "Si vous voulez jouer aux cons avec moi, y a pas de problèmes. On sera deux et je peux vous dire qu'à ce jeu je suis un champion. Je suis le plus grand trou du cul du monde." S'insulter soi-même devant 300 personnes, c'est clair qu'il faut être un sacré vainqueur.
  • La menace terroriste et les moyens mis en oeuvre pour la combattre. En Suisse, on rigole pas avec le armée Messieurs, c'est l'image de votre pays que vous donnez à le reste du monde: le tenue correcte et politesse. Je m'égare, je m'égare, mais c'est vrai qu'on rigole pas. Alors du coup, on a un gilet pare-balle. 17 kgs. Plus le fusil d'assaut et le harnais, on arrive à 22-23 kilos. Autant dire que s'il faut agir, on risque bien d'être efficace. Je vais peut-être me retrouver avec une procédure contre moi en divulgant ça, mais Messieurs les terroristes, si vous voulez nous neutraliser, lancez quelque chose par terre et demandez-nous de le ramasser. Vous devriez être tranquilles pour une bonne heure avec ça. Ah, et j'allais oublier: on nous a donné deux filtres de protection pour le masque à gaz. A utiliser en fonction de la nature du gaz auquel on est confronté. Si c'est un gaz avec plus de 65% de polluant, il faut mettre le gris. Ca se passe de commentaire.
Bref, comme on peut l'imaginer, une semaine riche en enseignements. Je reviens en fin de semaine prochaine pour de nouvelles aventures.

01 octobre 2006

Opération Geheim



Dès demain, je pars sous les drapeaux. Je ne pense pas que ça intéresse qui que ce soit, mais je crois qu'il est quand même nécessaire que je justifie l'inactivité de ce blog les jours à venir. Il ne faudrait pas croire que ce site a été abandonné. Il ne l'est que momentanément. J'essaierai d'écrire mes aventures lorsque j'aurai des congés (pas forcément le week-end à ce qu'on m'a dit) et tout reprendra son cours normal dès le 20 octobre.

En attendant, pour cette première semaine d'absence, je ne vous laisse pas complètement sans occupations chers et toujours plus nombreux lecteurs, puisque je vous donne l'occasion de jouer au cadavre exquis.
Le principe est simple: on écrit des bouts d'histoires dans les commentaires, chacun son tour et ça donne une histoire amusante (je l'espère) au final. Chacun est libre d'intervenir aussi souvent qu'il le souhaite.
Bon, sincèrement, si quand je reviens il y a plus de deux commentaires, je serai content.

Vu et vaincu


Comme je l'avais annoncé dans un post précédent, j'ai suivi des cours d'entraîneur. J'ai terminé ce cours vendredi soir et samedi matin. L'heure d'un petit bilan s'impose.

Le cours. Intéressant par moment, chiant à mourir le reste du temps. C'est un passage obligé, j'ai donc pris mon mal en patience et enregistré tout ce qu'il y avait d'utile.

Les instructeurs. Sur les trois principaux, un était sympa, assez ravi de voir que je connaissais le système Créatine-Phosphate. L'autre était passablement imbu de lui-même. Je qualifierais le troisième de grand-guignolesque.

Les autres candidats. Là, on a touché le fond ce week-end. Je pourrais raconter des anecdotes à n'en plus finir, mais je me contenterais de celle qui me paraît la plus symptomatique du niveau de mes "camarades". L'instructeur a demandé si on savait ce que signifiait GAG (ndla: ça veut dire global - analytique - global). Il y en a un qui a réussi à répondre "jeu - analytique - jeu"... Bon, disons qu'au moins phonétiquement c'était juste.

Moi-même. J'ai appris 2-3 trucs intéressant. Et on m'a donné un t-shirt qui va s'ajouter à la liste impressionnante des affaires de sport que j'ai eues gratuitement. Je me réjouis d'aller aux cours suivants.